Lucio Fulci – autopsia de un cineasta
- Auteur : Javier Pueyo
- Editeur : Tyrannosaurus Books
- Date de sortie : 10 septembre 2015
- 324 pages
Décidément, Lucio Fulci est plus que vivant en cette année 2015 entre sorties de blurays, nouvelles éditions de livres lui étant consacrés et publications de nouveaux ouvrages. L’Italie, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis le célèbrent à leur manière, liste à laquelle il faut désormais ajouter l’Espagne.
Âgé de 30 ans, Javier Pueyo Madroñero a jusqu’alors écrit divers articles et réalisés quelques courts métrages primés dans plusieurs festivals. Publié chez l’éditeur espagnol Tyrannosaurus, Lucio Fulci – autopsia de un cineasta est son premier ouvrage. Mais qu’apporte celui-ci à l’œuvre du cinéaste italien ?
Bien qu’illustré, Lucio Fulci – autopsia de un cineasta ne se veut pas un livre à l’iconographie abondante et inédite contrairement aux ouvrages de Troy Howarth, Stephen Thrower ou encore Paolo Albiero et Giacomo Cacciatore. Le texte semble être au centre de cette publication. Et ce n’est pas un mal car la volonté affichée est de livrer une autopsie du réalisateur et donc de son œuvre. Dans son introduction, Javier Pueyo écrit d’ailleurs que Lucio Fulci, bien qu’à l’aise dans l’horreur, « était un réalisateur capable de plus. Beaucoup plus. »
Les débuts du cinéaste intéressent peu l’auteur puisqu’il évoque sa jeunesse, sa formation et ses différents postes en quatre pages. Le livre démarre donc réellement avec I Ladri. En moins de trente pages sont traités les films musicaux et autres comédies de Fulci parmi lesquels Javier Pueyo retient Un Strano Tipo ou encore Come svaligiammo la banca d’Italia. S’il n’aime pas I Due Pericoli Pubblici, il note cependant la volonté du cinéaste à faire sien un produit purement mercantile et cherche à travers ses premières réalisations des signes avant-coureurs de ses futurs films d’horreur.
En outre, il contextualise chaque genre abordé pour mieux inscrire les approches de Lucio Fulci dans une certaine Histoire du cinéma et constate, malgré la diversité des genres, une attaque régulière contre l’Eglise. De plus, dans ces pages, Javier Pueyo défend Croc-Blanc, L’Emmurée vivante, On a demandé la main de ma sœur, La Guerre des gangs (« une des œuvres les plus fortes de Fulci ») mais juge « médiocre » Obsédé malgré lui.
Bien évidemment, il apprécie les films de la période gore du cinéaste mais estime que Le Chat Noir est sous-estimé et met en avant des œuvres telles que Le Miel du diable, Soupçons de mort et même Le Porte del Silenzio.
Cependant, le principal reproche que l’on peut faire à Lucio Fulci – autopsia de un cineasta est de ne pas proposer l’analyse poussée que son titre promet et en termes d’exhaustivité, les ouvrages de Troy Howarth et du duo Albiero-Cacciatore demeurent les références absolues.
Malgré cela, le livre de Javier Puyeo a le mérite de mettre en lumière la filmographie de Lucio Fulci dans son ensemble, évoque l’influence du Romain sur d’autres cinéastes et propose une bonne dizaine d’entretiens dont certains avec Bernard Seray ou encore Biagio Proietti, autant dire des personnes rarement entendues.
Ainsi, la lecture de Lucio Fulci – autopsia de un cineasta est fortement conseillée pour les hispanophones souhaitant mieux découvrir le réalisateur italien.
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